Article Index

  1. Enfants de la rue
  2. Caractéristiques du milieu
  3. Organisation de la vie dans la rue

Caractéristiques du milieu : la rue

Violence
Moyens pour survivre
Rejet de la population


1. Violences physiques et morales

La vie dans la rue est rude de plusieurs manières, d’abord physique. Il est à noter que lorsque nous parlons d’enfants de la rue, l’âge minimum auquel nous avons été confronté est 5 ans. Un enfant à 5 ans, n’est pas capable de se protéger, d’assurer sa sécurité. Les violences physiques ont lieu entre pairs (entre enfants de la rue), et d’adultes sur les enfants (police, proxénètes, chef de travail…). La violence est leur quotidien, et doivent apprendre à s’en accommoder. Une règle s’établit très vite : battre ou être battu, mourir ou tuer. Le plus violent sera également le plus respecté, et donc celui qui aura beaucoup de privilèges (des enfants qui travaillent pour lui, des filles comme esclaves sexuelles…)

  • Violence entre pairs

La violence des enfants entre eux revêt plusieurs aspects : il peut parfois s’agir d’une sorte de « bizutage » lorsqu’un enfant arrive dans la rue ; il peut devenir un homme après avoir démontré qu’il est capable de se battre. La violence s’effectue aussi gratuitement, la nuit souvent, et ce sont les plus grands, les adolescents qui vont battre les plus petits. Les témoignages parlent souvent d’ébouillantement, brûlure de cigarettes, viols, sévices sexuels. La nuit, les enfants sont le plus vulnérables, car ils dorment à même le sol, sans protection aucune. On distingue aussi la violence pour s’approprier un bien, un travail. Un enfant ou adolescent va pouvoir aller jusqu’à blesser mortellement un de ses collègues pour avoir la chance de laver une voiture

  • Violences des adultes sur les enfants

Cette violence revêt aussi plusieurs aspects : il y a les violences policières, qui passent à tabac les enfants s’ils refusent de se soumettre à leur volonté, ou les menacent d’emprisonnement s’ils ne travaillent pas pour eux, pour leur amener de l’argent. D’autres adultes usent de violence envers les enfants, ce sont ceux pour qui ils travaillent.

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2. Moyens pour survivre

Les enfants des rues doivent redoubler d’imagination pour subvenir à leurs besoins, au niveau matériel (nourriture, habillement). La débrouillardise a lieu de plusieurs manières :

  • Mendicité

Ils passent la journée à mendier. Les enfants qui choisissent cette stratégie se retrouvent dans le centre des affaires de la ville, où se trouvent les plus riches, et les blancs, prétendument générateurs d’argent.

  • Petits travaux

Certains parcourent les rues à la recherche de poubelles qu’ils amènent dans des centre de recyclage en échange de quelques billets, d’autres font la vaisselle dans des échoppes, ou font le ménage…certains encore apprennent très tôt le commerce, se débrouillent pour avoir de l’argent, acheter un petit bien et les revendre avec une petite plus value dans un quartier riche.

  • Prostitution pour les filles et les garçons
  • Vols, délinquance

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3. Rejet de la population

La difficulté de leur vie dans la rue est augmentée par le rejet de la population congolaise, kinoise en particulier. En effet, peu de gens sont sensibles à leur misérable vie, et les habitants vont plutôt de focaliser sur leur mauvaises actions, le fait qu’ils volent, qu’il traînent.

Les « shégués », surnom des enfants de la rue, se sont constitués en société, avec leurs propres codes de respect, leurs propres valeurs, et ont du mal à se référer aux lois et valeurs de la société qui les rejette et les marginalise encore plus.

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